Pour quitter la bibliothèque l'espace de quelques jours ensoleillés, rien de mieux qu'un petit voyage autour des Catlins et de Milford Sound avec un détour rapide par les Fiordlands.
Je pourrais raconter pendant des heures l’immensité du vide, les cheveux dans le vent a Slope Point, le point le plus au Sud de l’île du Sud, les forêts immenses et pleine de mousse, les moutons et leurs agneaux jouant, les lacs, les montagnes. Le vert.
Mais deux anecdotes retiennent mon attention. Mon cerveau veut écrire et il a choisi son sujet.
Les choses les plus importantes dans un road trip en plein milieu de la Nouvelle-Zélande ne sont pas ce qu'on croit. Non, pas la voiture. Ici, les voitures datent des années 90 et, de toute façon, on se contente du moins cher.
Ce pourrait être les compagnons mais ils sont si faciles a choisir.
Les kiwis et les Tim-Tam.
Il n'y a pas de vacances au pays des moutons et des Maoris sans ces deux essentiels.
Tout d'abord, une règle tacite oblige chaque personne montant dans la voiture a avoir au minimum une dizaine de kiwis, les distribuant a tout-va et a des heures indues.
Notre nouvelle technique pour manger ces fruits relève de l'extraordinaire et loin de nous l'idée d’arrêter. Nous sommes des barbares au milieu de la nature et nous ne pouvons plus être autres.
Les Tim-Tam, quant a eux, sont des biscuits que l'on peut trouver ici facilement en supermarché et que je ramènerais par dizaine en France, bien compactés dans ma valise.
La magie de ce biscuit au chocolat, ce n'est pas son goût ni sa texture. C'est, encore une fois, la manière de le manger qui change tout.
Croquant de bout en bout, avec du chocolat chaud. En aspirant le liquide brûlant par le biscuit, le chocolat fond au milieu et le Tim-Tam devient par magie le seul objet qui réchauffe votre cœur d’expatrié pendant les froides nuits du Pays des Nuages. Tim Tam Slam, la meilleure technique de l'hiver.
On le recommande a vos enfants.
Loin de moi l’idée de me vanter de ma présence en ces lieux mais quelque fois, les paysages rencontrés laissent leur marque et l'on n'y peut rien changer.
C'est le cas de la croisière que nous avons fait a Milford.
Je ne sais s'il est un seul endroit où il ne faut pas aller ici, mais je connais désormais l'endroit où je retournerais obligatoirement.
Nous avons pris le bateau pour les fiords de Nouvelle-Zelande.
Le temps était idéal. La brume passait tranquillement sur les falaises, le vent chantait avec force et la pluie était bruine. La carte postale parfaite.
En prenant le bateau et en s'installant a l'avant, on pouvait voir les fiords s'ouvrir peu a peu. Les falaises se dessinaient puis se refermaient. Les cascades, sous l'impact du vent, s'envolaient vers l'ailleurs.
S'ouvrant de plus en plus, soudain, on put la voir.
La mer de Tasmanie.
Des milliers d'anges séraphins se sont mis a jouer trompettes et cordes autour de mes oreilles. J'avais le paradis en dolby stéréo. La gloire. Le bout du monde. Plus rien. Nous étions a la fin. Si le bateau avait continué sa course folle, nous serions probablement tombés dans les nuages, dans les étoiles, dans l'ailleurs.
La brume ne pouvait plus s'accrocher a rien dans cette étendue de vide. Le tout brillait.
Mon cœur s'est accroché a une falaise et y est resté. Cette vision aura a jamais le goût de victoire.
Faire demi-tour me donna la nausée. Le retour a la réalité même en passant sous une cascade et en observant les otaries faire la sieste ne fut pas si facile.
On ne revient jamais vraiment de la vision de l’éternité.
J'y retournerais.
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